Qu’est-ce que l’alimentation vivante et comment en profiter ?

6 mai 2021 | L'art de bien manger

Salade de feuilles vertes

L’alimentation vivante est une alimentation principalement composée de légumes et de fruits frais et crus. Elle comporte aussi des graines germées, des algues, des herbes aromatiques, le tout de très bonne qualité et de préférence biologique !

Que ton aliment soit ton seul remède.

Hippocrate

L’homme est en fait le seul être vivant à faire cuire ses aliments pour se nourrir, mais il n’en a pas toujours été ainsi ! L’alimentation vivante est en réalité très ancienne.


Les fondements de l’alimentation vivante

L’alimentation spécifique de l’être humain

Légumes crus

Pierre-Valentin Marchesseau, le fondateur de la naturopathie en France a comparé l’anatomie des différents types de tubes digestifs observables dans la nature. Il en est ressorti quatre principaux tubes digestifs d’où découlent quatre types de régimes alimentaires :

  • Les herbivores
  • Les carnivores
  • Les granivores
  • Les frugivores

Lorsque l’on compare les différents types de tubes digestifs, on constate que l’anatomie et la physiologie de notre propre système digestif nous rapproche des grands primates qui sont frugivores. Comme eux, nous possédons un seul estomac (contrairement aux herbivores et aux granivores) et un intestin beaucoup plus court que les herbivores et bien plus long que celui des carnivores et des granivores.

La logique veut qu’à moteur équivalent, le carburant adéquat devrait être le même. Ainsi, notre alimentation idéale devrait être composée, comme celle des grands singes, de 80% de légumes et de fruits crus, et de 20% de protéines. C’est l’alimentation spécifique de l’être humain, c’est-à-dire l’alimentation parfaitement adaptée à notre tube digestif.

Notre appareil digestif n’est donc pas conçu pour digérer de grandes quantités de viandes et de céréales car nous ne sommes ni des carnivores, ni des granivores ! C’est la logique parfaite de la nature, mais dont notre mode de vie moderne nous a beaucoup fait dévier.

Les évolutions de cette alimentation

Céréales et fruits

Si l’homme a réussi à survivre aux différentes époques, notamment à l’ère glaciaire, c’est parce qu’il a compris qu’il pouvait aussi cultiver des céréales et chasser. Il a alors utilisé la cuisson pour rendre la viande et les céréales propres à la consommation. Le fait de cuire ces aliments a permis de les transformer pour aider à leur digestion, ainsi que de détruire les bactéries pathogènes que la viande pouvait contenir.

Une fois cette étape passée, ces habitudes sont restées ancrées, même si elles n’étaient plus vraiment indispensables à notre survie. L’homme avait transformé son alimentation pour s’adapter à son environnement, mais son tube digestif, lui, ne s’était pas modifié. Ainsi, la consommation de viande et de céréales, jadis essentielles à la subsistance de nos ancêtres, est aujourd’hui controversée. Même si nous avons toujours besoin d’elles, les quantités nécessaires sont en réalité beaucoup moins importantes que ce que la plupart d’entre nous consommons.

Les légumes et les fruits frais, les herbes aromatiques, les graines germées sont bien plus denses en nutriments, en vitamines, en sels minéraux et en énergie que les céréales et les viandes. Contrairement aux idées reçues, la consommation d’une grande variété de végétaux assure un apport de tous les acides aminés essentiels et permet la construction de protéines complètes.

L’émergence des maladies modernes comme le diabète, l’obésité, la candidose ou encore des allergies alimentaires, notamment au gluten, ne sont-elles pas le signe que notre alimentation ne nous convient pas vraiment ? Je ne parle pas ici d’éliminer les céréales ou les viandes, mais de leur redonner la place qui leur convient.


Les bienfaits de l’alimentation vivante

Pour notre santé

Salade de fruits frais

La richesse en micro-nutriments

Les légumes et les fruits crus regorgent de micro-nutriments, c’est-à-dire de vitamines, de sels minéraux, de phytohormones et d’enzymes. Or ces micro-nutriments sont détruits par la cuisson, si vite qu’à partir de 100°C, il n’en reste pratiquement plus rien. Les hormones végétales et les enzymes sont les premiers à disparaître, puis les vitamines sont détruites et enfin les minéraux deviennent inassimilables.

De précieux enzymes

Les enzymes permettent de digérer les aliments, tels de petits ciseaux qui les découpent en morceaux de plus en plus petits pour qu’ils puissent être assimilés. Les fruits et les légumes crus regorgent de ces précieux enzymes, ainsi que les plantes aromatiques fraîchement cueillies. Malheureusement ces enzymes sont très fragiles et sont détruits par une chaleur comprise entre 40 et 45°C. Une alimentation plus vivante permet d’en consommer davantage et de faciliter les digestions !

Fraises et feuilles de basilic

L’équilibre acido-basique

L’équilibre acido-basique du corps (son pH) est fondamental à une bonne santé et à un système immunitaire performant. Les maladies dégénératives ne peuvent se développer que dans un environnement acide et stagnant. En revanche, la vitalité s’épanouit dans un terrain alcalin. Ainsi, en équilibrant son pH à l’aide d’une alimentation adaptée, il est tout à fait possible de prévenir et de diminuer l’inflammation et la dégénérescence qui en découle. L’alimentation vivante est par excellence une alimentation alcalinisante et anti-inflammatoire !

Le plein de vitalité

Lorsque l’on évoque l’alimentation vivante, on pense tout de suite à la quantité importante de micronutriments qu’elle apporte. Mais il y a aussi un apport en énergie, celle de la Terre et du Soleil, l’énergie vitale aussi appelée Qi ou Prana. Cette énergie universelle est perceptible lorsque l’on consomme un jus de légumes bien frais et que l’on se sent revitalisé et plein d’énergie. Ce point est crucial et souligne l’importance de se fournir en produits très frais, de préférence locaux et de qualité biologique.

Et pour notre environnement

L’alimentation vivante implique de privilégier les filières courtes, locales et de qualité biologique. Cela a bien sûr un impact positif sur notre santé, mais aussi sur notre environnement. Le bien-être qui en découle n’a ainsi aucun arrière-goût d’exploitation ou de souffrance. Nous avons le pouvoir de changer le monde en modifiant nos habitudes alimentaires et en nourrissant l’économie locale. Choisir de consommer des aliments de manière responsable est un engagement citoyen, une révolution douce !


Les limites de l’alimentation vivante

Le feu digestif

D’après la Médecine Traditionnelle Chinoise, les organes clés de la digestion sont l’estomac et la rate. Ils assurent la digestion qui permet de générer l’énergie dont nous avons besoin au quotidien. Si cette énergie est suffisante, nous serons plein de vitalité, si au contraire elle est déficiente, nous serons alors fatigués voire malades.

L’estomac peut être imaginé comme un chaudron qui aurait besoin de feu pour pouvoir décomposer le bol alimentaire. Ce feu digestif est assuré énergétiquement par la rate et par les reins. Si ces organes sont faibles énergétiquement, la digestion va être lente et difficile en générant des lourdeurs et de l’inconfort. L’assimilation des nutriments va être incomplète et cela va nous fatiguer encore plus.

Les cas où le cru est à limiter

Certaines personnes sont prédisposées pour ce type de problèmes de digestion car elles ont un feu digestif faible à cause d’un déficit énergétique de la rate. Ces personnes ont besoin de chaleur pour digérer et transformer les aliments en énergie. Digérer des aliments crus et froids implique pour elles une importante consommation d’énergie, ce qui à la longue sape leur réserves énergétiques et finit par nuire à leur santé.

D’après ce principe, un aliment consommé cru va demander à l’organisme une plus grande consommation d’énergie pour le digérer que s’il avait été absorbé cuit. C’est d’autant plus vrai si l’aliment en question n’a pas été suffisamment mastiqué. Les précieux micro-nutriments que l’on croyait épargner en ne les cuisant pas, sont ainsi gaspillés car leur assimilation est très difficile. Au final, la balance énergétique bénéfice nutritionnel / dépense énergétique n’est pas forcément positive pour ces personnes.


Alors cru ou cuit ?

Fruits et légumes frais et colorés

En fait, il faut tenir compte de chacun et ne pas chercher à appliquer de grands principes à tout prix. Il n’existe pas de vérité absolue au sujet de l’alimentation.

Si l’on a un feu digestif fort, il sera tout à fait bénéfique de consommer des crudités et des fruits quotidiennement, sans non plus tomber dans l’excès qui à terme pourrait léser l’énergie de la rate. De plus avec l’âge, le feu digestif a tendance à diminuer, ce qui implique de cuire davantage ses aliments.

En revanche si l’on a feu digestif faible, il faut faire attention à trouver un compromis entre la digestibilité et la richesse nutritionnelle des aliments. Il convient de les cuire de manière très respectueuse et sans excès pour préserver un maximum de nutriments. On peut par exemple consommer des légumes « décrudis », c’est-à-dire incomplètement cuits, croquants ou saisis. La cuisson rapide au wok est une très bonne option, ainsi que la cuisson à basse température qui permet de respecter une grande partie des micro-nutriments.

Si l’alimentation vivante et crue a l’avantage de nous offrir la vitalité de l’aliment, c’est en réalité notre feu digestif qui nous permettra d’en tirer plus ou moins profit. Afin de savoir si vous avez un feu digestif suffisamment fort, je vous propose de répondre aux quelques questions qui vont suivre. Si vous présentez au moins 3 signes dans cette liste, le cru doit être limité et si vous en présentez au moins 5, il est temporairement déconseillé :

  • Vous n’avez pas d’appétit
  • Vous avez une digestion lourde
  • Vous avez une digestion longue
  • Vous êtes fatigué après les repas
  • Votre ventre gonfle après les repas
  • Vous vous refroidissez après les repas
  • Vous vous sentez nauséeux après les repas
  • Vous avez fréquemment des gaz intestinaux
  • Votre estomac ou votre abdomen sont froids au toucher
  • Vous avez souvent des éructations avec l’odeur des aliments
  • Vous avez souvent des selles molles ou liquides, voire des diarrhées
  • Vous avez souvent des traces d’aliments non digérés dans les selles

Comment mettre plus de vie dans notre alimentation ?

Salade fraîche

Si vous avez un feu digestif fort, vous avez la chance de pouvoir vous permettre d’intégrer beaucoup d’aliments crus dans votre quotidien : cela peut-être sous forme de salades, ou de fruits frais en dehors des repas. Il est important pour vous d’intégrer à chaque repas une entrée de crudités. Vous profiterez ainsi des enzymes digestives qu’elle contiennent et vous digèrerez mieux l’ensemble de votre repas.

En revanche, si vous avez un feu digestif faible, il faut éviter de consommer trop d’aliments crus, surtout les légumes. Mais tout n’est pas perdu pour autant ! Vous pouvez tout à fait profiter des bienfaits des jus de légumes qui sont directement assimilables. Vous pouvez opter pour des modes de cuisson respectueux, et user et abuser des herbes aromatiques fraîchement cueillies, à ciseler directement dans vos assiettes. Ainsi, vous bénéficierez tout de même des bienfaits de l’alimentation vivante, tout en respectant vos capacités digestives.


L’alimentation vivante, peu importe sa proportion dans votre nutrition, est bien plus qu’une manière de s’alimenter, c’est un véritable art de vivre ! Ce n’est pas une diète, ni un régime, ni un énième dogme alimentaire ! Il s’agit plutôt d’une philosophie qui aspire à nous redonner notre pouvoir de retrouver santé et joie de vivre, tout en respectant notre planète. A travers cet acte si banal et anodin de nous nourrir, nous avons véritablement le pouvoir de changer le monde !

Emmanuelle

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3 Commentaires

  1. Thomas

    Bonjour j’ai bien aimer votre article, donc si j’ai bien compris il faut que je consomme au repas du matin et celui du midi 100% cru et pour celui du soir du cuit par exemple des legumineuses pour les protéine ce qui revient à du 80% cru et 20% de protéine ?

    Et dans le régime crudivore à t’on le droit de consommer des fruits sec et autre assaisonnement style huile d olive ect ?

    Merci pour cette article

    Réponse
  2. Thomas

    Bonjour j’ai bien aimer votre article cependant j’ai fait votre test pour savoir si on a un tube digestif plutôt fort ou faible et j’en conclue dans mon cas que j’ai un système digestif plutôt faible ? Mais je me demande si les céréales sont là cause de cela car j’en consomme un maximum est ce que si j’arrête de consommer des céréales mon système digestif sera beaucoup plus fort ? Et je pourrais enfin manger cru ou mon système digestif et faible de base
    Merci de votre réponse

    Réponse
    • Emmanuelle Grenon

      Bonjour Thomas,
      Merci beaucoup pour votre commentaire. Effectivement les fruits séchés et les huiles vierges obtenues à froid sont bien des aliments crus. Concernant votre cas personnel, j’ai bien peur de ne pouvoir vous répondre car je m’appuie toujours sur un bilan de vitalité complet pour entamer une réforme alimentaire. D’une manière générale, les céréales consommées en trop grandes quantité ont tendance à alourdir le système digestif.
      Belle journée à vous.

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